Les 3 périodes critiques où les couples ont le plus de risques de se séparer

On dit souvent que l’amour résiste à tout. Mais dans la vraie vie, certains moments mettent la solidité du couple à rude épreuve. Pas besoin d’être en crise pour sentir que quelque chose vacille : parfois, le temps ou le contexte suffisent à fissurer ce qui semblait durable. Alors, y a-t-il vraiment des moments plus risqués que d’autres dans une relation ? La réponse est oui — mais pas pour les raisons qu’on croit.

D’après plusieurs psychologues cliniciens et conseillers conjugaux, les séparations ont tendance à survenir à certaines étapes précises du parcours amoureux. Voici trois grandes périodes durant lesquelles de nombreux couples vacillent… parfois jusqu’à la rupture.

Fin de la lune de miel : retour sur Terre

Qui n’a jamais connu cette période magique au début d’une histoire ? Les textos à minuit, les week-ends improvisés, le moindre petit défaut qui devient “trop mignon”… Cette phase qu’on appelle l’euphorie amoureuse dure en général entre six mois et un an. Mais voilà : tôt ou tard, la réalité reprend ses droits.

Une étude de 2022 menée par l’Université de Stanford a montré que la chute du niveau de dopamine et d’ocytocine dans le cerveau, combinée aux pressions du quotidien (boulot, rythme de vie, famille), rend les désaccords plus visibles. C’est souvent à ce moment que les différences apparaissent : gestion du temps, visions de l’avenir, communication… Et certains réalisent alors que l’alchimie ne suffit pas.

Personnellement, je me souviens d’un couple d’amis qui, après huit mois de passion, ont eu leur première vraie dispute pour… une étagère IKEA. Ce n’était pas le meuble le problème, mais bien la fin de l’illusion que “tout roule tout seul”.

Les vacances : le piège du tout ou rien

Ah, les vacances. Ce moment censé ressouder les liens, retrouver l’autre loin du tumulte… ou pas. En réalité, les congés sont souvent un miroir grossissant de ce qui ne va pas dans le couple. Selon les données de l’INSEE et de plusieurs avocats spécialisés en droit de la famille, le nombre de demandes de séparation grimpe juste après l’été et à la sortie des fêtes de fin d’année.

Pourquoi ? Parce que les attentes sont énormes, mais la réalité souvent décevante. Entre le stress de l’organisation, la présence (incontournable) de la belle-famille, le budget serré, ou les enfants surexcités, les tensions explosent. Et quand on n’a pas su se parler pendant l’année, les vacances ne suffisent pas à réparer.

Un collègue me confiait récemment : “On attendait Noël pour se retrouver. Mais c’est justement là qu’on a réalisé qu’on n’avait plus rien à se dire.” Ce qui devait être un moment de reconnexion est devenu le déclic d’une séparation.

Les grandes étapes de la vie : des tests grandeur nature

La vie de couple, c’est un peu comme une série Netflix à saisons multiples. Certaines sont légères et pleines d’espoir, d’autres nous plongent dans des remises en question profondes. Et parfois, on ne sait plus si on regarde la même série que l’autre…

Des coachs relationnels sur TikTok, dont Kim Polinder, identifient des années clés où les désaccords profonds surgissent plus fréquemment :

• Vers 3 ans, les disputes deviennent plus difficiles à gérer. Le “on s’adore” laisse place au “comment résoudre nos conflits ?”.

• Aux alentours de 7 ans, le couple s’interroge : stagne-t-on ? Peut-on encore évoluer ensemble ?

• Entre 11 et 12 ans, c’est souvent l’heure du bilan : avons-nous su nous adapter ou sommes-nous restés figés ?

• Et après 15 ans, certains vivent plus comme des colocataires que comme des partenaires amoureux. La complicité, si elle n’est pas entretenue, s’efface doucement.

J’ai vu mes parents traverser cette dernière phase. Mariés depuis plus de 30 ans, ils ont su, non sans effort, faire renaître leur amitié. Mon père s’est remis à inviter ma mère au cinéma… comme au tout début.

Ce ne sont pas les dates, mais les émotions qui comptent

Alors, faut-il surveiller son calendrier amoureux comme une boîte noire prête à exploser ? Pas vraiment. Selon la psychologue clinicienne Johanna Rozenblum, les risques de rupture sont moins liés à une date précise qu’à un contexte émotionnel fragile.

“Ce qui rend un couple vulnérable, ce sont deux éléments : une situation stressante, et une humeur difficile à réguler — souvent liée à la fatigue, la frustration ou le sentiment d’être incompris”, explique-t-elle. C’est cette combinaison explosive qui mène, parfois, à la séparation.

En clair, il ne s’agit pas de redouter le cap des 3, 7 ou 15 ans, mais d’être à l’écoute de ce qui se joue au quotidien. Quand les conflits s’accumulent, que les attentes ne sont plus exprimées, ou que le lien se délite lentement, mieux vaut agir avant que la coupe ne déborde.

Ce qu’il faut retenir

Il n’existe pas de date fatidique qui condamne un couple. Mais certaines étapes de vie, combinées au stress ou au manque de communication, peuvent fragiliser la relation. La clé, comme toujours, c’est de garder le dialogue ouvert, de se remettre en question mutuellement… et d’oser demander de l’aide si nécessaire.

Après tout, traverser une zone de turbulence ne signifie pas qu’on va s’écraser. À condition de garder la main sur les commandes.