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Femme et gestion de patrimoine

Aujourd’hui, les femmes dirigent des entreprises, exercent des fonctions à hautes responsabilités, conseillent, arbitrent. Elles sont aussi mères, conjointes, sportives, engagées. Mais lorsqu’il s’agit de patrimoine, les inégalités historiques persistent. Leur rapport à la propriété, à l’investissement et à la transmission a longtemps été contraint, tant par les lois que par les mentalités. Certaines découvrent les enjeux patrimoniaux à l’occasion d’une épreuve de vie. D’autres s’y intéressent pour construire, sécuriser, transmettre. Dans tous les cas, elles sont de plus en plus nombreuses à s’informer et à s’affirmer comme actrices de leur avenir financier. Femme et gestion de patrimoine, tel est le sujet de notre article.

Autonomie financière : une conquête tardive

Jusqu’au milieu des années 1960, les femmes françaises n’avaient pas la liberté de disposer de leurs revenus ni de contracter sans le consentement de leur mari.

La loi du 13 juillet 1965 met fin à cette tutelle légale et amorce une bascule décisive : les femmes peuvent enfin disposer librement de leurs revenus et exercer une activité professionnelle sans autorisation.

Ce tournant ouvre la voie à une nouvelle forme d’autonomie, marquant l’émergence progressive d’une culture financière portée par les femmes elles-mêmes.

À cette époque, il n’était pas encore possible de solliciter un cabinet gestion patrimoine dédié, mais ce mouvement en posera les premiers jalons.

Ce basculement s’inscrit dans un mouvement amorcé dès les grandes guerres. La Première Guerre mondiale a contraint les femmes à prendre en charge des activités économiques majeures en l’absence des hommes. Elles deviennent comptables, contremaîtres, responsables d’exploitation.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, elles gèrent fermes et entreprises, tout en tenant le foyer.
Ces périodes ont forgé une expérience de la gestion au quotidien. L’ordonnance du 21 avril 1944 leur accorde le droit de vote, consacrant leur rôle dans la sphère publique.

L’émancipation économique féminine s’est ensuite développée à travers l’accession massive aux études supérieures, l’entrée croissante sur le marché du travail et la progression vers des postes à responsabilités.

Malgré cela, les femmes restent longtemps minoritaires dans les domaines financiers. La gestion de patrimoine reste associée à un univers codifié, complexe, et longtemps réservé aux hommes ou aux héritiers légitimes.

Ce retard historique continue de produire des effets, notamment dans la constitution et la transmission des actifs.

Épargne et investissement : des approches différenciées

Les femmes adoptent généralement une approche rigoureuse et régulière de l’épargne. Environ 79 % d’entre elles mettent de côté chaque mois, en priorité sur des supports à capital garanti.

Le livret A, l’assurance-vie en fonds euros ou les comptes épargne logement constituent des outils privilégiés, car jugés simples et sécurisants.

Cette prudence n’est pas un manque d’intérêt, mais une stratégie de gestion du risque, nourrie par une éducation souvent éloignée des mécanismes de marché.

En matière d’investissement, l’écart est manifeste et seules 18 % des femmes âgées de 30 à 45 ans déclarent investir régulièrement, contre 74 % des hommes de la même tranche d’âge.

Lorsqu’elles le font, les produits choisis traduisent une volonté de préparation :

  • 15 % détiennent un plan d’épargne retraite, pour compléter leurs droits futurs
  • 15 % possèdent des actions ou obligations, souvent via un compte-titres conseillé
  • 12 % ont ouvert un plan d’épargne en actions (PEA), avec une vision de long terme
  • 3 % investissent dans les crypto-actifs, perçus comme trop volatils ou opaques

Cette sous-représentation des femmes parmi les investisseurs n’est pas liée à un déficit de compétence, mais à un manque d’accompagnement et à une offre peu lisible.

Pourtant, les données montrent que lorsqu’elles investissent, les femmes agissent avec structure : 78 % d’entre elles établissent un plan financier préalable, définissent leurs objectifs, évaluent leurs contraintes.

Elles anticipent davantage, diversifient plus prudemment et suivent leurs placements dans la durée.

Pourquoi la gestion patrimoniale compte

La gestion patrimoniale répond à des réalités spécifiques que rencontrent les femmes au cours de leur vie, qu’elles soient liées à la durée, à la structure ou à la fragilité de leurs parcours.

Vivre plus longtemps, prévoir plus loin

Les femmes vivent en moyenne six ans de plus que les hommes. Cette longévité allonge la période de retraite et augmente les besoins liés à la santé, au logement ou à l’assistance.

Anticiper ces dépenses suppose une organisation financière adaptée. La gestion de patrimoine permet de constituer des ressources sur le long terme, sans dépendre uniquement des pensions.

Composer avec des parcours discontinus

Carrière interrompue, temps partiel, mobilité familiale : ces réalités touchent plus fréquemment les femmes. Elles fragilisent la constitution d’un capital et réduisent les droits à la retraite.

Certains outils, comme l’assurance-vie, le plan d’épargne retraite ou le démembrement, offrent des solutions pour structurer un patrimoine malgré des revenus irréguliers.

Affronter les imprévus

Séparation, décès, transmission forcée : beaucoup de femmes découvrent les enjeux patrimoniaux dans des contextes difficiles. Ces situations exigent des décisions rapides, parfois complexes.

Lorsqu’elles ont été écartées de la gestion du patrimoine familial, le choc est double. Une bonne préparation, même minimale, permet d’éviter la précipitation et de garder la maîtrise.

Gagner en indépendance

Savoir gérer son patrimoine, c’est pouvoir agir sans dépendre de tiers. Cette autonomie permet d’investir, de lancer une activité, de sécuriser son avenir.

Certaines choisissent de se lancer dans une formation numérique à domicile pour acquérir les bases de la fiscalité, de la transmission ou des placements. Comprendre ces mécanismes donne des leviers concrets pour décider seule, avec assurance.

Organiser la transmission

Transmettre, c’est aussi choisir ce que l’on veut laisser. Si les femmes jouent un rôle central dans la gestion du quotidien, elles sont encore peu nombreuses à initier les démarches de transmission.

Préparer une donation, anticiper une succession ou utiliser l’assurance-vie avec stratégie permet de protéger ses proches et de préserver la cohésion familiale. C’est aussi un moyen d’inscrire sa place dans la continuité économique et patrimoniale.

Source : https://patrimoine-design.fr/particuliers/valoriser-votre-patrimoine/femmes-gestion-de-patrimoine/

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